Après un échec cuisant au Sénégal, Bénin, Ghana, et en Côte d’Ivoire, le projet santé sexuelle et reproductive (SSR) de l’Unesco crée la controverse au Gabon. 

Les syndicats d’enseignants sénégalais avaient dénoncé, fin décembre 2020, une tentative d’introduction de modules d’éducation sexuelle et de santé reproductive dans les programmes scolaires pour les enfants, dès l’âge de 5 ans. Cette information avait provoqué l’indignation des familles religieuses et des associations islamiques, obligeant le chef de l’État Macky Sall à intervenir. 

Face au tollé, le président de la République Macky Sall avait dû intervenir pour rassurer l’opinion nationale. « Nous avons nos valeurs et personne ne peut nous imposer ce que nous devons faire. Ni l’Unesco encore moins les Nations Unies ne peuvent pas nous imposer de changer les programmes dans nos écoles. Ce débat n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il tranché exprimant sa « surprise » qu’un tel débat soit posé. Le ministre de l’Éducation de l’époque Mamadou Talla de renchérir : « il n’y a pas de changement de curricula, pas de module, pas de réforme envisagée ni aujourd’hui ni demain ». 

Au Ghana, au Bénin et en Côte d’Ivoire les autorités religieuses s’étaient levées de façon unanime pour dire NON au programme de l’Unesco, accusé d’avoir comme finalité l’introduction de l’homosexualité dans nos Etats. 

D’après l’Unesco, « le projet Santé Sexuelle et reproductive vise à lancer l’initiation à la généralisation de l’enseignement de l’éducation complète à la sexualité au primaire et au pré-primaire ».  

Toujours d’après l’organisation onusienne « L’éducation complète à la sexualité permet aux jeunes de prendre des décisions éclairées sur leur sexualité, leur bien-être et leur santé, et de défendre leurs droits dans ces domaines. Elle leur donne les ressources pour le faire sous forme de connaissances, de comportements et de compétences. Tout cela constitue un prérequis pour l’exercice d’une pleine autonomie corporelle, c’est-à-dire avoir le droit de faire ses propres choix en ce qui concerne son corps, mais aussi disposer de l’information permettant de faire ces choix de façon judicieuse. » 

C’est fort de cette raison que le Bureau Libreville de l’Unesco et la commission nationale gabonaise pour l’Unesco ont signé, le 5 juin 2023 à Libreville, le contrat de service en vue de « la mise en œuvre et de la vulgarisation de l’éducation à la santé sexuelle et de la reproduction dans les enseignements du pré-primaire et du primaire, au sein de six provinces du pays. » peut-on lire sur le site d’information Gabonreview. 

Dans la même note, la secrétaire adjointe de la commission nationale gabonaise pour l’Unesco, Nadine Mve Ellah,  affirme que «la commission nationale pour l’Unesco va s’engager à faire en sorte que tous les élèves, toutes les jeunes filles bénéficient de cet enseignement partant du prés-primaire, du primaire et du secondaire ».

L’objectif est clair. Si on en croit les propos de l’homme de Dieu Gabonais le prophète Béni Ngoua Mbina qui s’oppose farouchement à la mise en œuvre de ce programme, « la classe dirigeante de notre pays est en train d’orienter la jeunesse gabonaise vers une culture de débauche sexuelle en introduisant dans le système éducatif la notion irrationnelle de la sexualité ».  

L’homme de Dieu dénonce un coup d’État culturel avec à la clé, l’imposition de l’homosexualité dans la société gabonaise. Rappelons qu’il est l’un des seuls leaders d’opinions et homme de Dieu à avoir pris la parole à ce sujet, quand certains dénoncent le mutisme des institutions religieuses et civiles.  

De son côté l’Unesco Libreville tente de se dédoiner et renvoie la responsabilité au gouvernement. En effet, dans un communiqué publié sur sa page Facebook en date du 20 juin 2023 le bureau de l’Unesco rappelle que son rôle est de soutenir l’éducation « dans le respect des valeurs socio-culturelles et religieuses ». L’agence onusienne assure donc qu’elle n’est pas habilitée à réformer les enseignements d’un État souverain.   

« L’Unesco appuie ses États membres en opérant dans le respect de la loi, de la culture et des valeurs religieuses et sociales des pays qu’elle appuie, suivant les orientations de la politique nationale. […] Il appartient à chaque État membre, en toute souveraineté, d’opérer les ajustements ou améliorations nécessaires dans les programmes scolaires » explique-t-elle.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *