Arabie Saoudite : c’est quoi le projet ?
On est en droit, de se demander jusqu’où iront-ils. Les Saoudiens ont lancé de grandes manœuvres afin de développer leur championnat. Désormais toutes les méga stars sont dans leurs viseurs. L’un des objectifs à terme est de relever le plus rapidement possible le niveau de la Saudi Pro League.
Si on en croit les propos du président de la Confédération Asiatique de Football (AFC), Salmane ben Ibrahim al-Khalifa, le projet n’est pas sélectif, et ne s’appuie pas sur des critères subjectifs.
La preuve, le fonds souverain saoudien va investir massivement et prendre une participation de 75% dans les clubs d’Al-Ittihad, Al-Ahli (qui évolue en deuxième division), Al-Nassr et Al-Hilal. La richissime compagnie pétrolière saoudienne Aramco, quant à elle, est censée s’emparer du club d’Al-Qadisiyah. Le club de troisième division Alula FC sera lui détenu par la Commission royale pour Al-Ula et le club de première division Al-Diraiyah contrôlé par l’Autorité de développement de la porte de Diriyah.
Cette vaste mise en œuvre répond au plan de développement du football, qui prévoit la privatisation d’ici 2030.
Ainsi, Selon le New York Times, l’objectif est que les quatre plus grandes équipes de la première division alignent chacune trois joueurs étrangers parmi les meilleurs qui auront été recrutés, tandis que huit autres seraient répartis entre les équipes restantes. Un projet qui accentuerait à coup sûr le fossé entre les équipes concernés et le reste. Tout compte fait, les Saoudiens savent ce qu’ils font.
D’ailleurs, le président de la confédération asiatique de football, très en vue en ce moment a tenu à recadrer les choses sur la feuille de route de l’Arabie Saoudite. En réponse, à Alexander Cefferin président de l’UEFA, qui estime que la voie prise par les dirigeants saoudiens est “une erreur pour le football national”, Salmane ben Ibrahim al-Khalifa retorque que non.
De surcroit, il rajoute que « Ce discours est faux (sur les joueurs en fin de carrière). Nous n’engageons pas de joueurs en fin de carrière. Al Hilal va engager Rúben Neves, qui a 26 ans et qui était courtisé par Barcelone. Benzema est arrivé à Al-Ittihad, après avoir remporté le Ballon d’Or au Real Madrid. Nous n’en sommes qu’au début. Mais tous les joueurs transférables seront désormais la cible des clubs saoudiens. L’expérience en Chine n’a rien à voir avec nous, c’est du pur marketing. Le football n’y est pas populaire. En Arabie, nous avons un projet d’État et nous ne nous limiterons pas aux quatre grandes équipes, mais à toutes. Car la passion saoudienne pour le football n’a pas de limites », a-t-il d’abord réagi.
Avant de porter le coup de grâce à l’instance européenne : « La Ligue des Champions est le joyau de la couronne de tous les championnats européens et ce tournoi repose sur deux éléments : les clubs, qui sont des entités géantes, et les joueurs. Le départ des grandes stars européennes sera un coup dur pour les champions et le tournoi perdra beaucoup de sa valeur. Regardez LaLiga, elle a beaucoup perdu avec le départ de Ronaldo à la Juventus. Et elle a perdu encore plus avec le départ de Messi au PSG. Le départ des stars européennes aura un impact sur les contrats de sponsoring et de télévision », poursuit le représentant de l’AFC.
En moins d’un an, l’Arabie Saoudite affiche clairement ses ambitions. L’une d’entre elles, est de concurrencer l’Europe et la prestigieuse League des Champions.