Le rugby féminin résiste malgré les difficultés.

La section féminine de la Fédération sénégalaise de rugby (FSR) en partenariat avec des bénévoles ont organisé un tournoi de rugby à VII. La compétition a eu lieu ce samedi 18 mars 2023 dans le cadre de la quinzaine de la femme au Lycée John Kennedy.

La compétition a vu la participation de trois équipes. En l’occurrence : Diambars, Koutal et Dougar. D’ailleurs c’est Dougar qui l’a emporté en s’imposant 25 à 10 face à Diambars. Ouverte au grand public, la compétition a surpris plus d’un par l’intensité mise par les équipes. « Je trouve que le niveau est très bon, je leur mettrai 15/20, elles (les filles, ndlr) sont vraiment engagées » se satisfait Mamadou Ibra Kane patron de E-média et parrain du tournoi. 

Le rugby féminin progresse

La fédération de rugby a adopté une vision expansionniste afin d’accroître le nombre de clubs pour le championnat féminin de première division. Concrètement, le rugby féminin a été décentralisé au niveau des régions, notamment à Thiès pour une formation dès le bas âge. En ce sens, bon nombre d’éducateurs ont été formés et déployés dans ces zones. Actuellement, le Sénégal compte 10 équipes de rugby féminin, dont 6 équipes en région et 4 à Dakar. 

Les défis qui se posent au rugby féminin.

Malgré la vulgarisation et les nombreux efforts consentis par les officiels, pour le rayonnement de ce sport de contact, les moyens alloués pour son fonctionnement restent très insuffisants. La passion se confronte à la réalité des enjeux structurels. « On n’a pas de terrain, quand on a un championnat à l’international, je peux mettre 3 mois sans pourtant avoir de terrain. On s’entraîne ici (lycée John Kennedy, ndlr). C’est parfois l’armée française et l’armée sénégalaise qui nous prêtent leurs terrains » déplore Aminata Mboup manager de l’équipe nationale de rugby féminin. Selon elle, « les filles ont un problème de matériels, j’ai eu des ballons qu’on m’a offert en France l’année dernière, c’est ça qui nous aide un peu. Les filles n’ont pas de protège-dents et de crampons. Jusqu’à un passé récent, on jouait avec les maillots de l’équipe masculine>>. Dans cette étape difficile, les filles peuvent s’appuyer sur les bonnes volontés qui soutiennent la commission féminine. « Le groupe La colombe de M. Gaye, Kaetano et les agents de Woodside nous aident beaucoup ». 

A cette épineuse question de financements, le trésorier général de la fédération sénégalaise de Rugby répond: « on est restés trois ans sans recevoir un franc de l’Etat, maintenant avec les compétitions internationales on a reçu l’année dernière 30 millions de l’Etat ». Abdoulaye Ndaw ajoute que « tout a été immédiatement dépensés par les équipes nationales avec les billets d’avions, les perdiems et les équipements ». De plus, l’organisation internationale World Rugby subventionne régulièrement la fédération.

 À noter que l’équipe nationale féminine de rugby, prépare la coupe d’Afrique qui se jouera au mois de juillet en Zambie. Espérons qu’entre-temps, les filles aient une préparation idoine, afin d’aborder la prochaine compétition dans de meilleures conditions.

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