Médias au Sénégal: Madiambal Diagne dénonce la fiscalité des entreprises de presse et appelle à des réformes

Le journaliste et patron de presse Madiambal Diagne revient sur le devant de la scène avec des critiques acerbes contre la fiscalité imposée aux entreprises de presse au Sénégal. Suite à la saisie des comptes bancaires de son groupe de presse, Diagne dénonce ce qu’il appelle « les taxations aveugles » de l’inspection des impôts et domaines et propose des réformes pour soulager le secteur.

Madiambal Diagne, patron du groupe de presse Avenir Communication, s’insurge contre la fiscalité actuelle appliquée aux entreprises de presse. Selon lui, cette fiscalité est irréaliste et fictive, rendant impossible pour les entreprises de presse de s’acquitter de leurs obligations fiscales. « Il faut qu’on soit réaliste. À l’époque, en tant que directeur du Cedps, j’avais proposé qu’on arrête la fiscalité et l’aide à la presse parce que ce n’est pas nécessaire et ça cause des problèmes. Il faut payer la dette des travailleurs à l’Ipres. Dès leur retraite, leurs cotisations seront à jour. Cette fiscalité est fictive et aucune entreprise de presse ne peut payer », a-t-il déclaré.

Ainsi, il propose une approche différente pour la fiscalité des entreprises de presse. Il suggère une réduction des sommes dues, prenant en compte les spécificités du secteur de la presse par rapport à d’autres industries comme le ciment, la téléphonie ou l’électricité. « La rentabilité d’une boîte de presse n’est pas la même qu’une entreprise productrice de ciment, de téléphonie ou d’électricité. Les secteurs ne sont pas les mêmes, les réalités non plus », a-t-il souligné. Selon Madiambal , une trentaine d’entreprises de presse sont concernées par ces problématiques fiscales. Il affirme que toutes ces entreprises doivent trouver des sources de financement alternatives pour survivre, aucune n’étant à jour de sa fiscalité. « Toutes les entreprises de presse trouvent de l’argent ailleurs. Aucune entreprise de presse au Sénégal n’est à jour de sa fiscalité », insiste-t-il.
Sur les dettes fiscales des entreprises de presse
Madiambal Diagne révèle également que sur les 40 milliards de F CFA de dettes fiscales des entreprises de presse que le Président Macky Sall avait décidé d’effacer, 33 milliards sont dus par des entités publiques comme la RTS, le Soleil et l’APS. Cette révélation souligne l’ampleur des difficultés financières auxquelles sont confrontées les entreprises de presse au Sénégal.
Ainsi, Madiambal Diagne plaide pour une fiscalité allégée pour les entreprises de presse, comparable aux réductions fiscales accordées à d’autres secteurs stratégiques par l’État. « L’État a réduit les fiscs des secteurs d’activité qu’il veut promouvoir. Pourquoi ne pas faire la même chose pour la presse ? C’est faisable. L’aide à la presse ne peut pas couvrir la dette fiscale », a-t-il précisé.

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