Présidentielle au Sénégal :les enjeux de la loi d’amnistie et les tensions autour du “dialogue national » de Macky Sall

Le président de la République du Sénégal , Macky Sall, a annoncé le lundi 26 février un projet de loi visant à amnistier les actes commis pendant les troubles qui ont secoué le pays au cours des trois dernières années. Cette annonce a été faite au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, dans le cadre du “dialogue national” sur la crise liée au report de l’élection présidentielle.

Le président Sall a affirmé que la loi d’amnistie qu’il présentera mercredi en conseil des ministres sera soumise à l’Assemblée dans un esprit de réconciliation nationale afin de surmonter les profondes divisions des dernières années, particulièrement évidentes avec la crise électorale actuelle. Cette loi vise à pardonner les actes commis lors des différents épisodes de troubles survenus depuis 2021, notamment ceux intervenus en février après l’annonce du report de la présidentielle.

Cependant, certains acteurs s’opposent à une loi d’amnistie. Les chances de parvenir à un « apaisement » lors des concertations en cours sont incertaines, notamment du fait que d’importants acteurs, dont 17 des 19 candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ont décidé de boycotter ces discussions. Un large front politique et citoyen réclame que le président Sall organise l’élection présidentielle sans autre condition avant le 2 avril, date officielle de la fin de son deuxième mandat.

Le collectif Aar Sunu Election (« Préservons notre élection »), qui s’oppose au report, appelle à une journée Villes mortes dans tout le pays ainsi qu’à une grève générale ce mardi 27 février.

Dans la majorité, certains craignent qu’elle ne permette d’effacer les actes graves commis par des manifestants, tandis que dans l’opposition, on redoute qu’elle ne protège les responsables gouvernementaux ou sécuritaires impliqués dans la mort de nombreux manifestants. Selon Déthié Fall, un des candidats à la présidentielle, Macky fait tous ces appels de paix et d’amnistie que dans son propre intérêt, il ne le fait ni pour Sonko ni pour Bassirou Diomaye Fall, encore moins pour les Sénégalais. A-t-il déclaré hier sur les écrans de la TFM.

Ce 27 février sera la deuxième journée et la fin du dialogue national initié par le président Macky Sall.

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