Renforcer l’écosystème cinématographique au Sénégal : perspectives de Ousseynou Thiam et Moustapha Samb

Le cinéma sénégalais, avec sa riche tradition et son dynamisme créatif, est à un tournant décisif. Des figures de proue de l’industrie comme Ousseynou Thiam, Directeur de Mobiciné Sénégal, et Moustapha Samb, Directeur d’exploitation de Cinéma Pathé Dakar, ont partagé lors d’une discussion sur Kulanjan TV, leurs analyses et solutions pour surmonter les obstacles à la promotion et à la diffusion des films dans le pays.

Ousseynou Thiam, fort de dix ans d’expérience dans l’exploitation cinématographique, a entamé une nouvelle aventure en tant que distributeur avec le projet ambitieux « Le Mouton de Sada ». Il souligne une problématique récurrente : la lassitude face à un écosystème qui peine à suivre les initiatives audacieuses. Malgré des efforts novateurs comme le programme Mobiciné Éducation, qui visait à éduquer les jeunes Dakarois à et par l’image, et la réactivation des projections dans les centres socioculturels, la fréquentation des salles de cinéma demeure un enjeu.

Moustapha Samb, quant à lui, attire l’attention sur la réussite de Cinéma Pathé Dakar, qui témoigne d’un marché potentiel avec plus de 300 000 entrées enregistrées. Cela indique un intérêt manifeste du public dakarois pour le cinéma, en contradiction avec l’idée reçue que le septième art n’attire pas les jeunes. Samb met en lumière la nécessité d’une communication plus efficace autour des films locaux, citant l’exemple du film « Marabout Chéri » qui, faute de promotion adéquate, n’a pas atteint son plein potentiel au Sénégal.

La clé, selon Thiam et Samb, est la synergie. Ils appellent à une meilleure coordination entre toutes les parties prenantes : autorités, distributeurs, exploitants, producteurs, réalisateurs et festivaliers. L’objectif est de soutenir les contenus nationaux de manière intégrée, de la production à la diffusion, en veillant à ce que chaque maillon de la chaîne puisse prospérer de son travail.

La question de la distribution est centrale pour Thiam, qui insiste sur la nécessité de diversifier les canaux de distribution pour rentabiliser les films. Sans un modèle de distribution efficace et des stratégies de chronologie des médias bien établies, les investissements importants dans la production cinématographique risquent de ne pas être amortis.

Les perspectives de Thiam et Samb suggèrent une industrie cinématographique sénégalaise qui, malgré les défis, n’est pas dépourvue d’opportunités. Leurs expériences et observations offrent des leçons précieuses pour l’avenir : pour attirer et retenir un public diversifié, l’industrie doit embrasser l’innovation, améliorer sa communication et cultiver une collaboration sans faille entre tous ses acteurs.

En conclusion, l’industrie cinématographique sénégalaise se trouve à la croisée des chemins, où l’union des efforts et une vision partagée pourraient aboutir à une renaissance culturelle et économique.

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