Réponse à Tarik Ramadan : Les Khalifes n’ont de leçons à recevoir de personne, affirme Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine
Dans une déclaration récente, Cheikh Ahmed Tidiane Sy, président du Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal, a affirmé que les Khalifes, ou les chefs religieux sénégalais, n’ont pas de leçons à recevoir de personne. Sa déclaration fait suite à des commentaires de Tariq Ramadan, un intellectuel et universitaire suisse spécialisé dans les études islamiques contemporaines.
Sy a exprimé son profond respect pour les guides religieux sénégalais, qui, selon lui, ont joué un rôle crucial dans la préservation de la stabilité du pays. Il a souligné que l’histoire a toujours su apporter des réponses adéquates et efficaces aux attaques contre les guides religieux sénégalais, grâce à leur posture basée sur le respect des principes islamiques soufis et les traditions sociales de paix et de respect de la différence. Cette attitude a fait du Sénégal une exception dans une Afrique souvent dévastée par des conflits intercommunautaires.
Il a expliqué que depuis l’arrivée de l’Islam au Sénégal, les guides religieux ont su inculquer des valeurs qui ont préservé le pays des dérives d’un Islam radical et de ses conséquences de violence et d’intolérance. Il a souligné le rôle des universités populaires sénégalaises, comme l’université de Pire, Ndiarné, et Touba, qui ont non seulement transmis des connaissances, mais surtout inculqué des valeurs morales fondées sur le Djihadou Nafs (le jihad de l’âme ou le combat spirituel contre le mal en soi) et les valeurs traditionnelles africaines.
Cheikh Ahmed Tidiane Sy a également exprimé son regret que les cultures occidentales et orientales ne comprennent souvent pas ces valeurs traditionnelles africaines. Il a déclaré que le Sénégal avait appris à connaître l’Occident plus que l’Occident n’avait appris à le connaître. En ce qui concerne l’Orient, il a souligné que la culture sénégalaise lui est totalement inconnue, car il tente souvent d’imposer plus la culture arabe que les valeurs islamiques.
Selon Sy, vouloir donner des leçons d’équilibre et de paix aux guides religieux sénégalais serait comme apprendre la natation à un poisson. Il a confirmé que les religieux sénégalais constituant les derniers remparts à la stabilité du pays et réussissent souvent là où la société civile classique a échoué.
Pour finir, Cheikh Ahmed Tidiane Sy a exprimé le souhait que Dieu préserve l’équilibre tant envié par les voisins du Sénégal et que ce modèle puisse survivre et être reproductible dans d’autres pays face à la déstabilisation et l’intolérance venue souvent d’ ailleurs.
