Usurpation de fonction : Un faux gendarme prend trois mois ferme.
Pour des délits d’usurpation de fonction et de détention d’arme sans autorisation, Abdou Badji a été condamné, lundi dernier, à six mois de prison dont deux mois ferme par le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le juge qui a prononcé la peine, a ordonné la confiscation de l’arme et des munitions que le prévenu détenait lors de son acte. Âgé d’une trentaine d’années, Abdou Badji s’était présenté au stade Alassane Djigo de Pikine, lors d’un match de football, comme un élément de la Légion de la gendarmerie d’intervention (LGI) de Mbao.
D’après les dépositions à la barre, il était parti soulever la bâche qui couvrait sa moto. Sur place, un groupe d’individus l’asperge une pompe à gaz. C’est ainsi qu’il a brandi l’arme et a tiré deux coups de sommation avant que les gens ne commencent à pousser des cris. Séance tenante, il a riposté. C’est ainsi qu’un agent de la force publique est venu pour disperser la foule. Il lui demande ce qui s’est passé. Pour se tirer d’affaires, il s’est présenté comme un gendarme de la Lgi de Mbao. Après vérification, il n’a été trouvé aucune carte professionnelle prouvant qu’il est gendarme. Mieux, les gendarmes ont retrouvé par devers lui un pistolet automatique et de trois munitions de 9 millimètres. Interpellé, Abdou Badji sera déféré au parquet de Pikine pour «usurpation d’identité et détention d’arme sans autorisation administrative».
A la barre, il a tenté de nier les faits. Il a précisé qu’il s’est présenté comme un agent de sécurité de proximité (Asp), affecté à la gendarmerie du Front de Terre. Une déclaration très vite démentie par le procureur qui informe l’avoir entendu avant son inculpation. Selon le parquet, la direction de l’Asp a été contactée. Elle avait, poursuit-il, formellement démenti. Le maître des poursuites révèle que Abdou Badji, lors de son inculpation, s’était présenté à lui comme un vigile. Chose qu’il a finie de reconnaître. Sur la détention illégale d’arme, le mis en cause a déclaré disposer d’une autorisation provisoire de port d’arme mais, les gendarmes ne lui ont pas laissé le temps de leur présenter le document. Une autre allégation balayée d’un revers de la main par le procureur. Selon qui, cela ne ressort pas de la procédure. Dans le pistolet incriminé, poursuit-il, il n’y avait que deux munitions. Il avait requis six mois d’emprisonnement ferme contre le prévenu avant de solliciter la confiscation de l’arme et des munitions. L’avocat de la défense, Me Oumar Diouf qui a plaidé l’application bienveillante de la loi pénale, a informé le tribunal que son client détenait une «arme à balles blanches».
Au terme de l’audience, Abdou Badji a été finalement reconnu coupable et condamné à six mois dont trois mois de prison ferme. Le juge a ordonné la confiscation de l’arme et des munitions.